Qu’est-ce qui peut pousser des personnes à venir chez vous pour y faire la guerre? Intercepted tente d’y répondre en confrontant deux mondes parallèles. À l’écran, des images de destruction montrant des maisons, autoroutes, villes et villages ukrainiens après leur libération de l’occupation russe se succèdent sans précipitation. La réalisatrice nous emmène voir de près non pas l’abîme causée par la destruction et la mort, mais plutôt des paysages qui s’emplissent à nouveau de vie. Une vision qui donne de l’espoir et contrebalance la normalisation de l’horreur par les médias. Des cadres contre le flot d’images. La bande sonore forme un contrepoint glaçant tout au long du film. Les images sont accompagnées d’enregistrements de conversations téléphoniques interceptées en 2022 par les services secrets ukrainiens: des conversations entre les soldats russes dans les tranchées ukrainiennes et leurs familles. Il est difficile de déterminer ce qui est le plus bouleversant: les aveux des soldats sur le viol, le pillage et la torture brutale de civils ukrainiens et de prisonniers de guerre, ou les voix de femmes (pour la plupart) restées au pays, témoignant du chauvinisme et de la haine, de la désinformation et de la propagande schizophrénique. Le son et l’image, réunis dans un espace cinématographique, se font face, sidérés.
What drives the people who come to your country to wage war? Intercepted is an attempt to find an answer by showing two parallel worlds. The camera registers images of destruction in unhurried shots, in which we see Ukrainian villages, towns, houses and motorways after their liberation from the Russian occupation. We look closely – not into the abyss of destruction and death, but rather at landscapes being filled again with life. This gives hope and serves to balance out the media’s normalization of horror. They are frames set against the flood of images. Throughout the film, the soundtrack forms a shocking counterpoint. We listen to the recordings of telephone conversations intercepted in 2022 by the Ukrainian Secret Service between Russian soldiers in trenches in Ukraine and their families. It’s hard to decide which element is more devastating: the soldiers’ confessions of the rape, looting and brutal torture of Ukrainian civilians and prisoners of war or the (mainly) female voices from “back home” that bear witness to chauvinism and hatred, disinformation and schizophrenic propaganda. Sound and image stare each other in the face, stunned, brought together in a cinematic space.
Coopération : Institut Pierre Werner, CinEast, Représentation de la Commission européenne au Luxembourg, Creative Europe Media, European Film Academy, Europa Cinemas