Marcel Beyer, lauréat du prix Büchner 2016, a publié son premier recueil de poèmes, „Kleine Zahnpasta“, en 1989, mais ne rencontre la célébrité qu’en 1991 avec la publication de son premier roman « Menschenfleisch ». « Flughunde » (1995) a rencontré un succès plus grand encore, car il fait maintenant partie de l’enseignement scolaire de plusieurs Länder. Parmi les nombreux livres qui ont suivis, nous pouvons citer « Spione » (2000), „Erdkunde“ (2002) et « Kaltenburg » (2008), des œuvres remarquables qui font référence à l’histoire allemande, mais sous une perspective différente. Dans « Flughunde » (Suhrkamp, 1995), par exemple, il combine l’histoire monstrueuse du meurtre des enfants de Goebbels avec une réflexion sur les médias d’enregistrement électroniques. Marcel Beyer fait constamment des liens entre passé et présent. Dans son recueil de poèmes « Graphit » (Suhrkamp, 2014), il confronte le lecteur à un panorama de l’histoire et de l’actualité. Sa dernière publication, « Das blindgeweinte Jahrhundert » (Suhrkamp 2017), un recueil de réflexions poétiques et poétologiques sur la signification culturelle et publique des pleurs, met la larme en rapport avec l’histoire et le souvenir au XXe et XXIe siècle. Le lecteur y rencontre entre autres Theodor W. Adorno, Helmut Kohl ou le chanteur de charme Heintje qui demande à sa mère de ne pas pleurer de son fils. Dans ce panorama de larmes, Marcel Beyer se réfère toujours aux conditions et possibilités de la littérature au XXe siècle et la question de savoir si – et si oui, comment – la littérature est possible après Auschwitz. Sa réponse est « oui », mais par « un travail précis au matériau de la réalité ainsi que celui de la littérature ». Avec cette réponse laconique, il fait peut-être le résumé de son œuvre littéraire. Enfin, c’est aussi une réponse qui lance un débat sur le lien entre littérature et politique et une question sur la signification de la littérature dans un contexte d’engagement, au-delà de la pure esthétique. Le livre est une « phénoménologie essayiste des pleurs » (Frankfurter Rundschau) qui promet beaucoup de sujets de débat.
Marcel Beyer, né à Tailfingen/Wurtemberg en 1965, a grandi à Kiel et Neuss. De 1987 à 1991, il a étudié l’allemand, l’anglais et les lettres à l’Université de Siegen ; en 1992, il a obtenu le Magister artium avec son mémoire de maîtrise sur Friederike Mayröcker. L’auteur a reçu de nombreux prix, dont le prix Joseph Breitbach en 2008 et le prix Georg Büchner en 2016. Sa dernière publication est « Das blindgeweinte Jahrhundert » (Suhrkamp, 2017).
Samuel Hamen, né à Luxembourg-Ville en 1988, a fait des études d’allemand à l’Université de Heidelberg. Actuellement, il écrit une thèse sur le poète Thomas Kling. Par ailleurs, il est responsable du blog littéraire www.ltrtr.de et travaille comme rédacteur, entre autres pour le « Tageblatt », tell-review.de, « ZEIT Online » ainsi que la radio luxembourgeoise « 100,7 ». Au „Lëtzebuerger Journal“, il est responsable de la chronique littéraire „Vun alle Säiten“ depuis plus de deux ans. En outre, il est collaborateur externe du « Centre national de littérature » (CNL) à Luxembourg. Dans son travail journalistique et scientifique, il met l’accent sur la littérature contemporaine.
Revue de presse luxembourgeoise:
Le 12 octobre 2017, le Tageblatt a publié un article sur l'intervention de Marcel Beyer à l'IPW.
Lors de sa venue à Luxembourg, Marcel Beyer a été interviewé par la radio 100,7
Des impressions de la soirée avec Marcel Beyer et Samuel Hamen (retrouvez l’intégrale de la soirée dans la médiathèque) :
Vidéo sur la Foire du Livre à Francfort et le lauréat du Prix Georg-Büchner de 2016, Marcel Beyer.
Vidéo sur les observations de Marcel Beyer de l’extrémisme de droite à Dresde.
Interview avec Marcel Beyer sur son livre « Das blindgeweinte Jahrhundert »
Interview avec Marcel Beyer sur « Das blindgeweinte Jahrhundert » à réécouter
Revue de presse :
Selon le critique impressionné du journal FR, les exemples de Beyer, son désordre d’associations et ses liens qui ouvrent toujours et encore de nouvelles voies à penser et qui posent des questions intéressantes fascinent et troublent le lecteur en même temps. « Das blindgeweinte Jahrhundert » est une autobiographie, une narration, une metaréflexion et un essai génial convainquant.